Problème 5/5
Plusieurs études effectuées pendant et après la pandémie de COVID-19 ont noté une augmentation de l’utilisation de contention sur les patients dans les établissements de santé tant à l’international 1 qu’au Canada 2 en raison de la pression exercée sur le système de santé.
La contention peut être utilisée comme mesure de protection pour assurer la sécurité des patients (par exemple, des ceintures de sécurité pour réduire le risque de chutes) ou en réponse à des comportements qui présentent un risque de préjudice (par exemple, des contentions aux poignets) pour la personne, d’autres patients ou résidents et leurs prestataires de soins.
La contention peut avoir des effets négatifs sur la santé physique et mentale des patients, et des recommandations ont été faites pour réduire son utilisation dans tous les établissements de santé en Ontario 3. La Loi de 2001 sur la réduction au minimum de l’utilisation de la contention sur les malades et la Loi de 2021 sur le redressement des soins de longue durée décrivent toutes deux la responsabilité des hôpitaux et des foyers de soins de longue durée d’établir des politiques claires avec une surveillance et une application appropriées concernant l’utilisation de la contention sur les patients ou les résidents. Ces lois soulignent l’importance d’utiliser d’autres méthodes de contention et veillent à ce que toutes les autres options soient explorées pour empêcher les patients de se blesser ou de blesser autrui.
L’Ombudsman des patients a étroitement surveillé les plaintes concernant la manière dont les organismes de soins de santé réagissent aux comportements difficiles des patients, des résidents des foyers de soins de longue durée et des visiteurs. Le comportement difficile peut prendre de nombreuses formes, comme des défis de communication de la part d’aidants dépassés ou en détresse à la détresse émotionnelle souvent associée aux personnes luttant contre des troubles de santé mentale et des dépendances, ainsi qu’à la confusion ou à l’agitation observées chez les aînés atteints de démence ou de délire.
Les aînés atteints de démence ou de délire peuvent présenter des comportements réactifs comme l’agressivité verbale ou physique, l’errance ou la résistance aux soins. Dans certains établissements de santé, la contention est utilisée pour gérer les comportements réactifs. De nombreux hôpitaux notent que la sécurité des patients (y compris la prévention des chutes) et le déclin cognitif sont les raisons les plus courantes d’utiliser la contention 4. Plus récemment, l’Ombudsman des patients a noté une petite tendance, mais une tendance émergente des foyers de soins de longue durée à refuser d’accepter les admissions ou réadmissions de résidents ayant eu des incidents de comportement difficile dans le passé. Cela peut augmenter la pression sur les personnes et leurs familles et entraîner un délai d’accès aux soins médicaux et personnels appropriés.
En 2024 2025, l’Ombudsman des patients a reçu des plaintes concernant les divers dispositifs utilisés pour gérer les patients ayant des comportements difficiles. Nous avons reçu 63 plaintes concernant l’isolement, la contention physique et chimique, et la participation de la sécurité. Parmi ces plaintes, 38 % concernaient des personnes éprouvant des troubles de santé mentale et de dépendances; 10 % concernaient des personnes atteintes de démence ou éprouvant un délire et 2 % concernaient des adultes autistes.
Dans le cadre de ces plaintes, la méthode utilisée pour gérer le comportement comprenait :
- dans 42 % des cas, l’utilisation d’une contention physique (par exemple, des menottes aux chevilles et aux poignets);
- dans 50 % des cas, l’utilisation d’une contention chimique (par exemple, sédatifs, antipsychotiques);
- dans 22 % des cas, l’utilisation de mesures de contention environnementale (par exemple, l’isolement);
- dans 32 % des cas, la participation de la sécurité et l’utilisation de la force pour maîtriser des personnes.
Bien que de nombreux cas concernaient des hôpitaux publics, 6 % des plaintes portaient sur des services et des organismes qui ne relèvent pas de la compétence de l’Ombudsman des patients, y compris les soins primaires, les programmes de santé mentale et de lutte contre les dépendances et les résidences pour personnes âgées.
L’approche adoptée par les organismes de soins de santé en réponse aux comportements difficiles peut être particulièrement préoccupante lorsqu’elle entraîne des blessures pour le patient ou le résident d’un foyer de soins de longue durée. Cette année, l’Ombudsman des patients a lancé une enquête après avoir reçu une plainte et appris l’existence d’un second incident survenu dans le même hôpital concernant des patients qui ont été blessés au cours d’interactions avec la sécurité de l’hôpital (voir le résumé de l’enquête, Utilisation de la force par la sécurité au service d’urgence). Dans le cadre de notre enquête, nous avons recommandé que l’hôpital élabore des procédures pour enquêter et résoudre les plaintes concernant les agents de sécurité afin de garantir que les cas soient traités de manière équitable et cohérente. Nous avons également recommandé que l’hôpital mette pleinement en œuvre un projet de caméras corporelles afin de fournir des preuves objectives au cours de l’évaluation de l’utilisation de la force. L’hôpital s’est engagé à mettre pleinement en œuvre ces recommandations d’ici la fin de 2025. L’Ombudsman des patients encourage les hôpitaux à revoir leurs politiques sur l’utilisation de la force et à continuer de soutenir les patients et les familles à exprimer leurs préoccupations et faire des commentaires sur leurs soins.